lundi 30 juin 2025

Questions à MASSOUMEH RAOUF, membre du Conseil national de la résistance iranienne

 

Le telegramme , version papier ,  Vendredi 27 juin 2025


Propos recueillis par Jacques Chanteau

Est-ce que les frappes américaines sur l’Iran, dimanche, amorcent la fin du régime des mollahs ?
Quelle que soit leur décision future, les États-Unis ne suffiront pas pour renverser ce régime. Je ne vois pas, non plus, un État entrer dans une guerre totale avec l’Iran. Je suis sûre que le régime ne sera renversé que par le soulèvement du peuple.

 

« Le régime iranien ne sera renversé que par le soulèvement du peuple. »

Les Iraniens n’accepteraient pas, de toute manière, un nouveau régime imposé par une puissance étrangère.

Quel rôle l’Europe doit-elle jouer ?
L’Europe doit tirer les conclusions de ses erreurs en ce qui concerne l’Iran des mollahs.

Elle a cru à la chimère de l’émergence d’une aile modérée, elle a ignoré la répression en Iran, elle a cédé au chantage au terrorisme d’État iranien, elle a cru que le régime comptait abandonner son programme nucléaire militaire (…). La plus grosse erreur de l’Europe a été d’ignorer l’existence d’une résistance organisée en Iran qui lutte depuis plus de 44 ans. Corriger l’erreur revient à reconnaître au peuple iranien et à sa résistance le droit de résister et la coalition démocratique du Conseil national de la résistance iranienne.

À votre avis, quel est le souhait du peuple iranien ?
Du fond du cœur, chaque Iranien, digne de ce nom, souhaite la fin du régime des mollahs, misogynes et cruels. Mais le peuple a compris que personne ne lui offrira ce cadeau sur un plateau d’argent. Le peuple doit se battre et compter sur lui-même pour réaliser cette délivrance et émancipation. Cela fait un siècle qu’en Iran, le despotisme règne. D’abord celui du Shah et maintenant celui des mollahs. Seule une république pluraliste, respectueuse de la séparation de la religion et de l’État, de l’égalité, d’une justice indépendante, en bref, une démocratie durable, peut garantir la paix.


*Massoumeh Raouf est réfugiée en France depuis 1985. Basé à Paris, le CNRI (Centre national de la résistance iranienne) est une coalition formée de groupes de dissidents iraniens, dont le principal membre est l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien.

lundi 23 juin 2025

Guerre Iran-Israël : « Le régime iranien ne sera renversé que par le soulèvement du peuple »

 Par Jacques Chanteau

Le 22 juin 2025 à 15h36 https://www.letelegramme.fr/

« Personne ne souhaite recevoir des bombes mais tout le monde conspue ce régime en disant qu’il a provoqué cette guerre », estime Massoumeh Raouf, ancienne journaliste iranienne, ex-prisonnière politique du régime des mollahs en Iran et membre du Conseil national de la résistance iranienne (1).
« Le Guide suprême Khamenei a démontré qu’il ne craint pas la guerre mais il a peur d’un soulèvement populaire qui balaierait son régime », estime Massoumeh Raouf, ex-prisonnière politique du régime des mollahs.« Le Guide suprême Khamenei a démontré qu’il ne craint pas la guerre mais il a peur d’un soulèvement populaire qui balaierait son régime », estime Massoumeh Raouf, ex-prisonnière politique du régime des mollahs. (Photo collection personnelle)


Est-ce que les frappes américaines sur l’Iran, ce dimanche 22 juin 2025, amorcent la fin du régime des mollahs ?

Massoumeh Raouf : Ce dimanche matin, les États-Unis ont bombardé l’Iran. Jusqu’où iront-ils ? Personne ne le sait. Je ne vois aucun pays dans le monde, y compris les alliés du régime iranien, s’impliquer dans une guerre mondiale. Je ne peux pas savoir ce que décideront les Américains. Mais quelle que soit la décision, les États-Unis ne suffiront pas pour renverser ce régime. Je ne vois, non plus, aucun État entrer dans une guerre totale avec l’Iran. Je suis sûre que le régime ne sera renversé que par le soulèvement du peuple. Les Iraniens n’accepteraient pas, de toute manière, un nouveau régime imposé par une puissance étrangère. Aucun État ne pourra imposer un gouvernement fantoche comme celui du Chah, à la suite d’un coup d’État fomenté à l’étranger.

vendredi 20 juin 2025

Face au chaos Iran-Israël, Maryam Radjavi prône une « troisième voie »

 

Alors que la guerre entre Israël et l’Iran entre dans une phase inédite, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a pris la parole devant des députés de divers groupes au Parlement européen à Strasbourg, le 18 juin. Cette figure de proue de l’opposition iranienne a défendu devant les eurodéputés une alternative viable : renverser le régime des mollahs par le peuple iranien lui-même. « Ni guerre, ni complaisance : la solution est dans les mains du peuple », a-t-elle déclaré.


par Massoumeh Raouf, publié  sur   oeil-maisondesjournalistes.fr  le 20/06/2025

Lors d’une conférence de presse tenue aux côtés de plusieurs eurodéputés, Maryam Radjavi a souligné que cette résistance ne cherche ni argent, ni armes, mais la reconnaissance officielle d’un droit légitime : celui d’un peuple à se libérer de la dictature. « Nous avons déclaré ici même, il y a plus de vingt ans, que la solution n’est ni la complaisance ni la guerre, mais une troisième voie : un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance organisée. Aujourd’hui, cette vérité s’impose. »

lundi 16 juin 2025

IRAN. L’enlèvement et l’assassinat d’Elaheh Hosseinzadeh accablent le régime

 


La disparition, puis la mort tragique d’Elaheh Hosseinzadeh, une jeune femme de 24 ans originaire d’Eslamshahr, ont profondément ébranlé l’Iran. Si les autorités ont rapidement attribué son meurtre à un chauffeur de taxi, une conviction s’impose parmi de nombreux Iraniens : il s’agit d’un assassinat politique. Elaheh, diplômée en comptabilité et exerçant comme technicienne en manucure, était bien plus qu’une citoyenne discrète. Influenceuse sur Instagram avec une audience significative, elle avait ouvertement soutenu le mouvement contestataire et des artistes dissidents tels que Toomaj Salehi, s’élevant contre l’oppression et l’exécution de manifestants.

[Par Massoumeh Raouf, publié sur  https://www.oeil-maisondesjournalistes.fr/ le 11/06/2025]


samedi 14 juin 2025

4ème édition du Festival de la Société des Gens de Lettres (SGDL) , le 13 juin 2025

 La Société des Gens de Lettres (SGDL) a tenu la 4ème édition de son festival annuel, "Espèces d'auteurs", les 13 et 14 juin 2025. Cet événement incontournable pour la communauté littéraire s'est déroulé dans le cadre prestigieux de l'Hôtel de Massa et de ses jardins, récemment restaurés.

Placé sous le thème de l'intelligence collective, le festival a offert une programmation riche, comprenant un grand entretien avec Claude Ponti, et la remise du nouveau Prix SGDL des libertés d’expression et de création à Boualem Sansal.

Masoumeh Raouf, auteure et membre de la SGDL, a participé à cette édition du festival. Ce fut une belle occasion de retrouver Christophe Hardy, Président de la Société des Gens de Lettres, ainsi que d'autres auteurs et amis, renforçant les liens au sein de la communauté littéraire.

Pour plus d'informations sur le festival et pour consulter le programme complet, vous pouvez visiter le site de la SGDL : https://www.sgdl.org/.../4679-festival-sgdl-4-especes...



vendredi 6 juin 2025

Iran. L’Europe face au chantage d’un régime à bout de souffle

 Pris dans un étau de crises internes et d’isolement international, le régime iranien tente de manipuler l’Europe avec un discours creux et cynique. Il est temps de lui opposer une réponse ferme, cohérente et fondée sur les principes.


[par Massoumeh Raouf, publié sur oeil-maisondesjournalistes le 03/06/2025]



Le dernier message du régime iranien à l’intention de l’Europe, déguisé en analyse géopolitique, trahit avant tout un désespoir profond. Derrière un ton faussement souverain, Téhéran lance un appel à l’aide déguisé. Son objectif ? Faire croire à une fracture stratégique entre les États-Unis et l’Europe pour tenter d’exploiter cette faille. Mais ce pari est aussi fragile que l’appareil d’État iranien lui-même.

L’économie du pays est à genoux, rongée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption endémique. La récente explosion meurtrière à Bandar-Abbas est symptomatique de l’état de délabrement des infrastructures et de l’impunité des responsables.

À cela s’ajoute un mécontentement populaire qui ne faiblit pas, porté par une jeunesse exaspérée par l’absence de liberté et d’avenir.

Sur le plan régional, le régime est en train de perdre sa position. La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, et la neutralisation de ses réseaux de milices – y compris le Hezbollah et les groupes pro-iraniens en Irak – ont considérablement affaibli les mollahs.

Même sur la scène diplomatique, l’Iran fait face à un isolement croissant, illustré par la possibilité évoquée par la France et d’autres États européens d’activer le mécanisme du snapback pour rétablir les sanctions de l’ONU. Le pouvoir iranien cherche à gagner du temps — et à diviser ses interlocuteurs occidentaux pour desserrer l’étau.