par Jean-Philippe GUIRADO sur MARE NOSTRUM
Massoumeh Raouf a dix-sept ans en 1979, lorsque la révolution chasse Mohammad Reza Chah Pahlavi du pouvoir. Comme des millions de jeunes gens de son âge, elle croit que son pays est sur le point de vivre une nouvelle ère de liberté, de démocratie et de justice sociale. Mais ses espoirs sont vite déçus par l’arrivée des mollahs et de leur chef, l’Ayatollah Khomeini. L’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI), créée par des universitaires en 1963 et dont les actions ont contribué à la chute de la monarchie, est désormais considérée comme les nouveaux ennemis du régime. Menée par Massoud Radjavi, son charismatique leader de 32 ans, l’OMPI s’oppose à la vision intégriste de l’islam défendue par les mollahs. Dans une société post-révolutionnaire en proie à la désunion, l’auteure est obligée de prendre position :
À cette époque, c’était pour moi la plus grande décision de ma vie d’avoir à choisir de quel côté je voulais être […] Si je choisissais Khomeini, j’aurais dans l’ensemble une vie sans problème […] Si je choisissais les Moudjahidines, je m’engageais dans un combat dangereux et implacable. Un combat pour la liberté qui demandait une volonté de fer, mais qui en avait aussi toute la saveur.