vendredi 19 avril 2024

Témoignage de Massoumeh Raouf lors des séances de lecture sur le thème « Paix et peuples ».

Au Festival du livre et de la BD à Hénouville qui a eu lieu le dimanche 14 avril, Massoumeh Raouf a sélectionné un extrait de son livre "Évasion de la prison d’Iran", paru chez Balland en février 2022. Cet extrait, toujours actuel, n'a pas perdu de sa pertinence, et les événements récents ont confirmé sa véracité. Vous trouverez ci-joint son témoignage.



Évasion de la prison d’Iran

 

Massoumeh Raouf (Auteur


editions-balland  Paru le 10 fev 2022

 Documents -Témoignages (broché)

978-2-94071-911-2

 

https://editions-balland.com/Evasion-de-la-prison-d-Iran_oeuvre_12777.html

Extrait :

 « Je n’ai passé que quelques mois dans les cachots des mollahs iraniens. Pourtant il me semble que j’y ai passé presque toute ma vie. Car toute ma vie s’est trouvée changée du fait de cette épreuve. J’ai toujours eu l’impression que j’avais survécu à cette aventure par hasard ! J’ai survécu alors que ceux qui comme moi étaient réellement passionnés par leurs idéaux et leurs objectifs ne sont plus là.

J’ai perdu mes parents, mes frères et mon mari, à la suite de mes confrontations avec la tyrannie des mollahs au pouvoir en Iran. Mais je ne suis pas la seule à avoir perdu des êtres chers. Des milliers d’autres Iraniens sont devenus les victimes de ce génocide barbare et inhumain. Des milliers qui ont payé le prix fort pour avoir dénoncé ce régime, mais qui n’ont pas eu la chance ni le temps de faire connaître et comprendre les enjeux de cette terrible tyrannie religieuse au reste du monde. »

« Les mollahs n’ont pas permis que nos compatriotes puissent vivre. Oui, simplement vivre. Autrement dit : ils ont assombri la vie de tout le monde.

En plus des millions de familles iraniennes victimes de l’ambition réactionnaire des mollahs, ils ont engagé la vie d’autres familles au Moyen-Orient et dans le monde.

Tout le monde s’est bien ému de la cruauté et de la violence de Daech. Mais il ne faut pas oublier que les mollahs sont les parrains de Daech. Cette sauvagerie et cet intégrisme religieux existent depuis les années 1980 en Iran !

Pendant des années, le régime a mené une grande campagne de désinformation et de diabolisation contre la résistance à l’intérieur et à l’extérieur du pays. La résistance iranienne a survécu à tous les problèmes et obstacles posés sur sa voie comme les héros de la mythologie perse. Le personnage légendaire le plus célèbre dans la mythologie et les fables iraniennes est Rostam. De l’autre côté de la barrière se situe Zahhak, symbole du despotisme qui a finalement été vaincu par Kaveh le Forgeron, lequel mena une révolte populaire contre lui. Zahhak était protégé par deux vipères qui sortaient de ses épaules. Ces vipères avaient beau être décapitées, toujours de nouvelles têtes leur poussaient pour le protéger. Le serpent, comme dans d’autres mythologies orientales, était un symbole du mal. Cette histoire est toujours vivante pour les Iraniens. Le peuple iranien considère Khamenei, actuel guide suprême du régime, comme Zahhak et dit qu’à notre époque, Kaveh qui mènera une révolte populaire contre lui est une femme. Aujourd’hui, les femmes iraniennes sont fières de jouer le rôle le plus décisif, au sein du mouvement de la résistance contre la dictature religieuse et pour la liberté, l’égalité, la paix et la coexistence pacifique. »

« L’histoire de la résistance de notre peuple a montré que les mollahs ont échoué et qu’ils devraient s’en aller. Ils n’ont pas réussi à tuer l’espoir en la liberté et en une société plus juste dans le cœur des Iraniens. Tôt ou tard, tout le monde le verra. Le matin va arriver. »


jeudi 18 avril 2024

2e édition du festival du livre & de la BD à Hénouville(76), le dimanche 14 avril 2024

Le Festival du livre et de la BD à Hénouville a eu lieu le dimanche 14 avril de 10 à 18 heures pour sa deuxième édition, ayant pour thème "Paix et peuple". Cette manifestation était organisée par l'association Le Relais des arts et la bibliothèque municipale. Bien organisé et un accueil très chaleureux. 


En plus des représentants de l'association organisatrice, des personnalités locales, dont le maire M. Jean-Marie Royer, M. Gérard Leseul, Député de la 5ème circonscription, et M. Christophe Bouillon, maire de Barentin et Conseiller Départemental, étaient présents pour l'inauguration du festival. Dans leurs discours, Gérard Leseul et Christophe Bouillon ont soutenu la résistance du peuple iranien pour la liberté en faisant référence à la présence de Massoumeh Raouf.





EVASIONFM : MASSOUMEH RAOUF AU SALON DU LIVRE DE VILLIERS-SOUS-GREZ

Massoumeh Raouf, une résistante iranienne sera au au Salon du livre de Villiers-sous-Grez dimanche 21 avril. Son parcours, fait de sang, de larmes et, toujours, d'une soif de démocratie, Massoumeh le raconte dans deux ouvrages, Un petit prince au pays des mollahs (S-Active) et Évasion de la prison d'Iran (Balland). le dimanche 21 avril, elle les dédicacera et échangera avec les lecteurs au Salon du livre de Villiers-sous-Grez.


https://www.evasionfm.com/massoumeh-raouf-au-salon-du-livre-de-villiers-sous-grez

samedi 13 avril 2024

France 3 Normandie : ENTRETIEN. "En 10 minutes, j'ai été condamnée à 20 ans de prison" : Une résistante iranienne au festival du livre d'Hénouville

 


Massoumeh Raouf est marquée par l'exil. Cette Iranienne née en 1961 s'engage tôt dans la résistance contre le Shah puis le régime des mollahs. Ce dimanche 14 avril, elle sera présente au Festival du livre et de la BD d'Hénouville, près de Rouen (Seine-Maritime). En amont de cet événement, elle nous a raconté sa vie de lutte.

À bientôt 63 ans, Massoumeh Raouf n'a pas perdu la flamme du militantisme. Née à Rasht, en Iran, elle s'engage contre le Shah, puis l'ayatollah Khomeini, aux côtés de l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien - le parti, initialement à l'origine de la révolution de 1979, défend une société démocratique et laïque et une interprétation moderne de l'islam, aux antipodes du conservatisme finalement prôné par les mollahs.

Emprisonnée en 1981 puis torturée, elle parvient à s'échapper, trouve asile en France, dans le Val-d'Oise, et apprend, en 1988, l'exécution de son frère, lui aussi résistant. Ahmad n'a que 24 ans. Cette année-là est une année noire : 30 000 personnes, parfois même des adolescents, perdent eux aussi la vie.

Son parcours, fait de sang, de larmes et, toujours, d'une soif de démocratie, Massoumeh le raconte dans deux ouvrages, Un petit prince au pays des mollahs (S-Active) et Évasion de la prison d'Iran (Balland). Ce dimanche 14 avril, elle les dédicacera et échangera avec les lecteurs au Festival du livre et de la BD d'Hénouville (Seine-Maritime).

"Ils ont torturé mon frère pendant des mois"

France 3 Normandie : Que s'est-il passé en Iran, après la révolution ?

Massoumeh Raouf : Quand la révolution a été victorieuse [en 1979, ndlr], que le Shah est parti, il y a eu le "printemps de la liberté". À cette période, les héros de la nation qui avaient combattu le Shah pendant des années, c'était justement l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI). Ils étaient l'idole de la jeunesse : massivement, les jeunes ont adhéré à ce mouvement musulman, progressiste, révolutionnaire et nationaliste, qui voulait la liberté pour le peuple.

Après quelques mois, Rouhollah Khomeini qui était le symbole de ce pouvoir de la religion, a commencé à montrer son vrai visage : celui d'un homme très arriéré. Et finalement, le seul mouvement qui osait défier ce nouveau tyran, c'était le nôtre [qui espérait beaucoup de lui avant la révolution, ndlr].

Et ça a coûté très cher : Khomeini a donné une fatwa stipulant que tout membre ou sympathisant des moudjahidines était un "hypocrite" et un "ennemi de Dieu". Après quelques mois, Khomeini a commencé des exécutions massives.

Votre frère faisait partie des résistants ?

Oui. À cette période, mon frère Ahmad avait 15 ans et militait activement dans son lycée. Il a été attaqué par un bassidji, un mercenaire des mollahs, et arrêté plusieurs fois. Quand j'ai été moi-même arrêtée, l'été 1981, je n'avais aucun contact avec lui en prison, j'étais en isolement familial total. Je ne savais même pas qu'il était enfermé. Dans la même prison que moi !

Huit mois plus tard, je me suis évadée avec mes compagnes de cellule et j'ai compris qu'il était détenu, condamné à 5 ans de prison alors qu'ils n'avaient aucune preuve contre lui. Après mon évasion, ils l'ont torturé pendant des mois pour "complicité" dans cette évasion. C'était très dur. Il a beaucoup souffert mais malgré cette souffrance, j'étais très fière de lui.



Ahmad Raouf (1964-1988), le frère de Massoumeh. • © Massoumeh Raouf

Vous avez trouvé l'asile en France, votre frère devait vous rejoindre...

Je l'attendais. Je me disais que quand il serait libéré, j'allais le voir. Mais en 1988, presque à la fin de la guerre contre l'Iran et l'Irak, j'ai entendu aux informations que Khomeini avait donné une autre fatwa : tous les prisonniers politiques résistants devaient soit se repentir de leurs convictions, soit être exécutés. Un comité refaisait un jugement en quelques minutes. L'un des dirigeants de cette "commission de la mort" était Ebrahim Raïssi, l'actuel président du régime. 

Mon père était encore vivant. Je l'ai appelé, et il m'a dit qu'Ahmad avait été libéré quelques mois plus tôt et qu'il essayait de me rejoindre. Il était étonné que je n'aie pas de nouvelles.

En fait, avant de quitter l'Iran, mon frère était tombé dans le piège des renseignements du régime. Il avait été arrêté et emprisonné dans une autre région du pays. Pendant des années, mon père a cherché dans les prisons du régime, il demandait ce qui était arrivé à Ahmad. Les renseignements ont fini par lui dire qu'il avait été exécuté à la prison d'Orumieh, dans le nord-ouest du pays.

"Une grande plaie sur le cœur des Iraniens"

Vous avez obtenu très peu d'informations...

C'était une ignorance totale. Ils n'ont même pas dit à mon père où était enterré Ahmad. Et c'est la situation de milliers de familles en Iran. Les 30 000 victimes du massacre de 1988 étaient enterrées dans différentes fosses communes. En parler était interdit. Et même aujourd'hui, les gens qui se regroupent près de ces fosses communes sont attaqués et arrêtés, et certains emprisonnés. Ce massacre, c'est une grande plaie sur le cœur des Iraniens. Ce n'est pas seulement quelques centaines, ce sont des milliers de familles qui sont concernées.

La politique de complaisance entre certains pays et le régime iranien fait que ces faits sont restés inconnus de l'opinion publique. Pendant des années, beaucoup de familles de victimes ont combattu pour que ce massacre soit reconnu comme crime contre l'humanité. 

Briser ce mur de silence était devenu mon obsession.

Massoumeh Raouf

à France 3 Normandie

 

Comment vous êtes-vous battue, de votre côté, pour le faire reconnaître ?

J'ai effectué des recherches sur les familles des victimes. Je me suis rendue sur le camp de l'OMPI en Irak où se trouvaient des survivants et d'anciens prisonniers politiques et j'ai interviewé beaucoup de gens. On a récolté des milliers de pages de documents. Au 10e anniversaire du massacre, on a publié le fruit de nos recherches, qui contient beaucoup des noms et photos des victimes et des responsables du régime impliqués. Ce livre, Crime contre l'humanité, est un document essentiel.

Pendant des années, j'ai aussi poussé Amnesty International à faire leurs propres recherches. Le régime continuait à démentir, tout le monde passait ça sous silence et briser ce mur de silence était devenu mon obsession.

En 2018, Amnesty a finalement publié un rapport de 200 pages sur cet événement, confirmant qu'il s'agissait d'un crime contre l'humanité. Un des tortionnaires de la prison où mon frère a passé des années a d'ailleurs été arrêté lors d'un voyage en Suède et condamné à vie pour crime contre l'humanité.


Cela vous a également permis de recréer un lien avec votre frère disparu ?

Quand j'ai fait ces recherches, j'ai rencontré beaucoup d'amis et de codétenus de mon frère. Ils m'ont raconté beaucoup de choses, même des petites, des souvenirs... Je ne l'ai pas vu pendant des années, je ne l'ai pas vu grandir en prison.

Cela m'a aidée à raconter son histoire dans la bande dessinée Un petit prince au pays des mollahs. J'y raconte notre enfance, notre participation à la révolution, son incarcération. Après la première publication, un de ses amis m'a envoyé une photo de lui plus récente, que j'ai publiée dans la nouvelle version.

Un inébranlable esprit de résistance

Racontez-nous plus précisément votre propre parcours dans la résistance...

Après la révolution, comme des millions d'Iraniens, j'ai rejoint l'OMPI. Je participais à des meetings et j'écrivais des articles pour le journal de l'organisation. Il publiait plus de 500 000 exemplaires, partagés dans tout le pays. Après la fatwa de Khomeini visant à arrêter les sympathisants, toute activité d'opposition était interdite par le régime. J'ai continué mon activité clandestinement, mais j'ai été arrêtée.

Sauf qu'ils ne me connaissaient pas et n'ont en réalité rien trouvé de compromettant dans mes affaires. Lors des interrogatoires et malgré la torture, je n'ai rien donné, même mon nom. Malgré ça, ils m'ont gardée pour avoir plus de renseignements sur moi, et sans aucune preuve, en seulement 10 minutes, j'ai été condamnée à 20 ans de prison car ils me soupçonnaient "peut-être" d'être en relation avec l'OMPI. S'il y avait eu un centimètre de preuve contre moi, ça aurait été l'exécution. 

En dix minutes, j'ai été condamnée à 20 ans de prison.

Massoumeh Raouf

à France 3 Normandie


Vous le disiez, vous êtes parvenue à vous enfuir de cette prison ?

J'étais dans une cellule avec des filles très courageuses. On a voulu porter un coup à nos tortionnaires ! Cet esprit de résistance, ils n'arrivaient pas à le briser. Pour nous, c'était symbolique. On sortait seulement une ou deux fois par jour pour aller aux toilettes, il y avait des murs de plusieurs mètres et des barbelés dans la cour, et des militaires. Tous les paramètres nous disaient que c'était impossible.

On ne pensait pas sortir vivantes. Je ne sais pas quel miracle s'est produit, mais on est sorties saines et sauves et on a pu rejoindre la résistance et continuer le combat. 

"Les mollahs sont les parents de Daesh"

Croyez-vous encore que les choses puissent changer en Iran, qu'un retour à la démocratie est possible ? Espérez-vous rentrer un jour ?

Je milite pour pouvoir revenir en Iran. C'est un marathon qui a commencé il y a plus de quarante ans, et on sent qu'on arrive à la fin. Tout le monde comprend que ce régime est arriéré, barbare et ne peut plus durer. 

Rien ne stagne en Iran. Quand il y a eu la dernière grande révolte, les médias français ont parlé d'un mouvement spontané, pas organisé. La réalité est toute autre : il y a un grand mouvement politique de la résistance contre le régime, qui le combat depuis plus de quarante ans, de génération en génération. Plus de 120 000 Iraniens ont été exécutés pour cela. Et pendant des années, le peuple iranien a supporté le pire gouvernement du monde.

Tous les médias parlaient des crimes de Daesh : les mollahs sont les parents de Daesh pour les Iraniens. Le régime n'a pas réellement réussi à imposer sa culture, sa vision rétrograde et misogyne à la société iranienne, malgré sa répression.

L'idéologie des mollahs est basée sur la misogynie. Mais malgré ça, les filles sont plus éduquées, vont à l'université. Elles sont combatives et rayonnantes. 

Massoumeh Raouf

à France 3 Normandie

 

La révolte passera par les femmes ?

En février 2022, j'ai écrit que la prochaine révolte en Iran serait dirigée par les femmes. C'est arrivé en septembre [après l'exécution de Mahsa Amini, ndlr] !

Cette résistance des femmes iraniennes a commencé il y a plus de quarante ans. Les femmes sont à l'avant de la lutte contre le régime des mollahs. La résistance se fait avec elles. Le courage des femmes iraniennes dans les révoltes a étonné tout le monde... Mais pour nous, ce n'est pas étonnant ! Les femmes iraniennes veulent la liberté et l'égalité totale, dans tous les domaines.

L'idéologie des mollahs est basée sur la misogynie. Ils ont changé toutes les lois. Les femmes n'ont pas le droit de voyager seules, sans la permission de leur mari. Elles n'ont pas le droit de garder leurs enfants en cas de divorce. Beaucoup de restrictions ! Mais malgré ça, les filles sont plus éduquées, vont à l'université. Elles sont combatives et rayonnantes. 

Le voile, un faux débat

Vous recevez beaucoup de commentaires sur votre voile...

On m'a beaucoup questionnée dans les salons du livre : "Mais Massoumeh, tu es contre le régime, contre les mollahs, pourquoi tu portes le voile ?" Chaque fois, j'explique mes raisons : je lutte pour la liberté de chaque femme de choisir comment elle veut se présenter. 

Le premier jour où Khomeini a dit que le hijab devrait être obligatoire, l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien a dit "non", malgré le fait que nous étions tous musulmans. Nous avons participé aux manifestations pour protéger les filles qui ne voulaient pas le porter. On n'a pas à obliger les femmes à le porter ou ne pas le porter.

Le peuple iranien avait d'ailleurs déjà souffert de restrictions : quand ma grand-mère était jeune, un Shah avait décidé que les femmes iraniennes ne devaient pas porter le hijab. Les femmes qui portaient le tchador étaient arrêtées. Et ça a blessé profondément la société iranienne. Quand l'ayatollah Khomeini est arrivé, il a fait l'inverse.

Pourtant, même dans le Coran, le hijab n'est pas obligatoire, c'est un conseil. Les femmes musulmanes doivent avoir le choix, c'est très important.

Les deux ouvrages de Massoumeh Raouf. • © S-Active / Balland

Pourquoi vous rendez-vous ce week-end en Normandie ? Qu'attendez-vous de ce festival ?

Je reçois beaucoup de menaces sur les réseaux sociaux mais aussi énormément de soutien. Quand je rencontre les lecteurs physiquement, c'est toujours très émouvant, parce que je trouve beaucoup de proximité malgré toutes nos différences.

J'ai fait plus de 70 salons différents et rencontré des milliers de Français. Je leur ai expliqué mon histoire et reçu beaucoup de soutien, cela me donne de l'énergie et la force de continuer. Participer aux salons du livre et contacter directement les gens est une autre manière de briser ce mur de silence. Et puis, un de mes éditeurs est Normand !

Festival du livre et de la BD "Paix et peuples" - Dimanche 14 avril, de 10h à 18h à la salle polyvalente d'Hénouville

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/entretien-en-10-minutes-j-ai-ete-condamnee-a-20-ans-de-prison-une-resistante-iranienne-au-festival-du-livre-d-henouville-2952158.html



samedi 6 avril 2024

MASSOUMEH RAOUF BASHARIDOUST, ÉVADÉE DU SILENCE

L'ire Du Dire n°29 - podcast littéraire

 L'ire Du Dire est une émission littéraire diffusée tous les quatrièmes vendredis du mois de 11 heures à midi sur radio Fréquence Paris Plurielle 106.3 FM. 

Elle est conçue et réalisée par Carole Carcillo Mesrobian, et est rediffusée en podcast sur le site de la radio http://www.rfpp.net, sur le site de l'émission https://liredudire.com et sur sa chaine YouTube https://www.youtube.com.

L’ire l’i-r-e, comme colère, mais aussi comme parole qui dénonce et qui rassemble autour de la littérature, parce qu’elle est le langage du monde. 


Massoumeh Raouf Basharidoust, née en 1961, est une ancienne journaliste et prisonnière politique du régime des mollahs en Iran. Elle a été arrêtée en 1981 et condamnée à vingt ans de prison. Mais au bout de huit mois, elle a réussi à s’échapper. En 1988, son frère cadet est exécuté lors du massacre des 30 000 prisonniers politiques iraniens. De 1996 à 2001, elle a fait des recherches sur les familles des exécutés politiques et la situation des prisons en Iran. En résulte un travail collectif : « Massacre des prisonniers politiques » et « Des héros enchaînés ». Pour rendre hommage à son frère, elle a écrit la bande dessinée « Un petit prince au pays des mollahs ». Elle vit en exil. Engagée dans la « Campagne du mouvement pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988 », elle se bat aujourd’hui pour faire traduire en justice les auteurs de ce « crime contre l’humanité resté impuni »

Pour écouter ce programme, cliquez sur l'un des liens ci-dessous.

liredudire :

lundi 25 mars 2024

21e édition du Salon du Livre d'Aumale (76) en Seine-Maritime, le 23 mars 2024

 Le samedi 23 mars 2024, s'est tenu le Salon du Livre d'Aumale, un événement exceptionnel qui, depuis 20 ans, attire de nombreux visiteurs, accueille des invités d'honneur de talent et présente une grande diversité d'auteurs. Massoumeh Raouf a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme par les visiteurs.

Un retour sur cette belle journée avec des photos souvenirs. 


Massoumeh Raouf avec Marguerite Soudey, éditrice du livre BD "Un petit prince au pays des mollahs" et présidente de S-Active.




dimanche 17 mars 2024

Salon du livre d'Epône (78) dans les Yvelines, le 16 mars 2024

Fête du livre, spécial Conte de la ville  d'Epône a eu lieu  à la médiathèque Pierre Amouroux, le samedi 16 mars 2024.

M. Ivica JOVIC, Maire d’Epône  est venue avec son équipe visiter le salon. Il a  exprimé son soutien à la résistance du peuple Iranien  lors de rencontre avec Massoumeh Raouf. 



jeudi 14 mars 2024

En Iran, face à la terreur des mollahs, les femmes résistent

 politis.fr  par Luna Guttierez   8 mars 2024

En cette journée internationale des droits des femmes, elles sont le visage du combat pour la liberté. Grandes opprimées de la République islamique, les femmes iraniennes continuent de jouer un rôle décisif dans la révolution en cours. Politis raconte ce combat par la voix de deux résistantes.


En Iran, la discrimination des femmes est organisée par des lois misogynes, apparues avec la proclamation de la République Islamique en 1979 par l’ayatollah Khomeiny, « le voleur de la révolution du peuple » comme le surnommaient ses opposants. Le régime religieux des mollahs a entraîné une fuite en avant liberticide pour la population féminine : interdiction de se déplacer sans l’accord du mari, filières d’études non accessibles, témoignage juridique dévalorisé, port du voile obligatoire. Elles sont les premières victimes de la dictature théocratique de Téhéran. « Dès qu’elles sortent dans la rue seules, elles ont peur. Ceci est la réalité de chaque femme iranienne », témoigne, auprès de Politis, Azadeh Alemi, opposante aux mollahs.

 

mercredi 13 mars 2024

Salon du livre à Varreddes (77), le dimanche 10 mars 2024

Salon du livre, de la BD et jeux vidéo  a eu lieu le dimanche 10 mars, au salle polyvalente à Varreddes (près de Meaux). Merci à Ludovic Saulnier et à toutes les petites mains pour leur accueil. 



Visite de  Mme Béatrice Roullaud, Députée de Seine-et-Marne et Conseillère régionale d’Île-de-France. Un bel échange et une photo de souvenir. Merci pour votre soutien.




mardi 5 mars 2024

Échappée de prison, cette réfugiée iranienne présente ses écrits au Salon du livre d'Aumale

Par Lucie Rochette-Montalieu 

actu.fr -  le 4 Mar 24 à 13:00   

Présente au Salon du livre d'Aumale le 23 mars 2024, Massoumeh Raouf est une réfugiée d'Iran ayant écrit deux livres sur son histoire et celle de son frère, exécuté par le régime. 


Quarante ans après, ça reste encore difficile pour l’Iranienne Massoumeh Raouf de raconter son vécu. Arrivée en 1985 en France, elle a fui la dictature iranienne qui lui a enlevé sa famille.

Elle a écrit deux livres sur ce sujet. Deux histoires qu’elle viendra présenter au Salon du livre à Aumale (Seine-Maritime) le samedi 23 mars 2024 à la Halle au Beurre, parmi les 65 auteurs présents.

La dictature en Iran au cœur de son histoire

Six ans avant son arrivée en France, elle et sa famille avaient manifesté contre la monarchie lors de la Révolution iranienne « pour renverser le Chah [Mohammad Reza Pahlavi, roi d’Iran NDLR] et avoir un Iran libre et démocratique« . Elle avait alors 17 ans, son frère Ahmad, 13 ans.

mercredi 21 février 2024

Premier Salon du Livre SALOUËL (80), le 17 février 2024

Le premier Salon du livre de Salouël, organisé par le comité des fêtes,  a fait  le  plein.  Une  soixantaine d’auteurs étaient présent, samedi  17 février 2024, dans la salle des Events. 

Rencontre avec M.Franck Darragon, Maire de Salouël   et Mme Margaux Deletre, la vice présidente du conseil départemental de la Somme. Ils ont exprimé leur soutien à la résistance iranienne.


Lors de la conférence­-débat du premier Salon du livre de Salouël, Massoumeh Raouf a partagé sa lutte pour l'Égalité entre les femmes et les hommes à travers son évasion de prison en IranSon histoire est un témoignage puissant de la poursuite incessante de la Justice et de la Liberté face à l'adversité.



Massoumeh Raouf avec amis auteurs Anne Claude Brumont,  Ekanga Shungu et Elie Schwartz  



SALOUËL, Le 1er Salon du livre a tenu ses promesses

 COURRIER PICARD Lundi 19 février 2024 


La résistante  iranienne, Massoumeh Raouf, a été très sollicitée.

Le premier Salon du livre de Sa­ louël, organisé par le comité des fêtes,  a fait  le  plein.  Une  soixan­ taine d’auteurs étaient présent, sa­ medi  17 février 2024, dans la salle des Events. Huit à neuf  cents visi­ teurs sont venus à leur  rencontre. La plupart des ateliers ont  affiché complet.

L’ambition de  promouvoir la  lec­ ture auprès des plus jeunes voulue par la municipalité de Salouël  est atteinte.  Les  10   euros   versés   à chaque   enfant   scolarisé   dans  la commune se sont traduits par l’achat de livres jeunesse.

La conférence­débat de la journa­ liste iranienne exilée  Massoumeh Raouf en lutte contre  le régime des mollahs a rassemblé une trentaine de personnes.

Enfin, la performance de calligra­ phie  arabe  réalisée par  Abdelha­ mid  Ouarraoui sur le thème  de la devise du salon « cultures et diversité font  notre richesse » a impres­sionné le public.

La réflexion sera rapidement menée afin de savoir si une deuxième édition du Salon du livre sera pro­ grammée l’an prochain. « Pourquoi pas sur deux jours ? », a même lancé un brin  provocatrice la vice­prési­ dente du Conseil départemental, Margaux Deletre


COURRIER PICARD Lundi 15 février 2024 





mardi 13 février 2024

SALOUËL; Une résistante iranienne sera au Salon du livre

 Mardi 13 février 2024 / COURRIER PICARD


De notre correspondant CHRISTIAN LEGRIS

Soixante auteurs sont attendus en dédicace au premier  Salon du livre de Salouël, samedi 17 février.

Le premier Salon du livre de Salouël  est  programmé  samedi 17 février. Invitée parmi soixante auteurs  en dédicace, la journaliste iranienne réfugiée, Massoumeh Raouf viendra livrer son retour d’expérience sur la lutte contre le régime des mollahs en place.

Le rendez­vous constituera un des temps forts salon. L’écrivaine, journaliste et ex­prisonnière politique du régime des mollahs Massoumeh Raouf y apportera  le témoignage d’un vécu dramatique. Son récit balaye l’histoire récente du pays depuis le régime du Shah jusqu’à la république islamique. Le témoignage  est  d’autant  plus   fort qu’il  se distingue  des livres d’histoire : il est livré sans filtre.

« J’ai grandi sous le régime du Shah, où la torture  et les exécutions faisaient déjà régner la terreur. L’arrivée de l’Ayatollah Khomeini au pouvoir en 1979 marque la fin de l’Empire d’Iran  et s’est dans un premier temps accompagné d’un grand espoir. Mais le nouveau pouvoir a rapidement montré son vrai visage, celui d’une dictature au nom de l’Islam. Les femmes  et les opposants au régime en ont été les premières victimes. Les prisonniers de droit commun ne sont pas en reste. On coupe les doigts des voleurs. Au nom de la loi du talion certains sont condamnés à perdre un oeil ».

Alors lycéenne Messameh participe aux manifestations contre le pouvoir. Elle est arrêtée en 1981 sous le prétexte d’être une sympathisante des Moudjahidines  du peuple d’Iran.

 


CONDAMNÉE À 20  ANS DE PRISON À 20 ANS

 Après 10 minutes de procès elle se trouve condamnée à 20 ans de prison mais  s’en évade au bout  de huit mois. En répression, toutes les femmes de sa cellule  sont torturées.  La plupart  seront  exécutées lors du massacre de 1988. Les pasdarans, gardiens de la révolution, arrêtent sa mère. Cette dernière, atteinte  d’un cancer et faute de soins  décède peu  après sa libération. Le frère cadet de Messameh, Ahmad  est arrêté à l’âge de 16 ans accusé de complicité dans l’évasion de son aînée. Torturé il a été exécuté        en        1988        avec 30 000 autres      prisonniers     sur l’ordre et la fatwa du guide suprême, l’ayatollah Khomenei.

De son histoire tragique symbole de la lutte contre l’oppression, Messameh Raouf a écrit deux ouvrages qu’elle dédicacera à Salouël. « Un petit prince au pays des mollahs »   préfacé  par  Ingrid   Bétancourt est une bande dessinée hommage à son petit frère disparu et à tous les jeunes iraniens qui luttent. Dans « Évasion de la prison d’Iran » l’exilée  raconte sa capture et son évasion.

Massoumeh Raouf viendra  ce samedi partager le sens de son combat  pour  un  Iran  démocratique. « Le régime  iranien  ne  peut  pas éteindre cette révolution qui a pris racine il y a quarante ans. »

 


Salon du livre de Salouël, samedi 17 février, de 10 à 18 heures, salle des Évents, avenue du Golf. Entrée libre, de 15 heures à 15 h 45, conférence­débat de Massoumeh Raouf