jeudi 6 juin 2024

Les implications de la mort de Raïssi et le rôle de la communauté internationale

 sur atalayar.com par  MASSOUMEH RAOUF  publié 26/05/2024

La communauté internationale doit jouer un rôle déterminant pour empêcher Khamenei de consolider son régime vacillant

Le 19 mai 2024, Ebrahim Raïssi, président du régime iranien, a perdu la vie dans un accident d'hélicoptère, emportant également son ministre des Affaires étrangères. Cet événement soulève de nombreuses questions : Qui était Ebrahim Raïssi ? Quelle est la signification de sa mort ? Quelles perspectives s'ouvrent désormais, et quel rôle doit jouer la communauté internationale ? 

Qui était Ebrahim Raïssi ? 

Ebrahim Raïssi était tristement célèbre en Iran sous le surnom de "boucher de Téhéran" en raison de son rôle dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques durant l'été 1988. Mon cher frère Ahmed Raouf Basharidoust est l'une des victimes du massacre de 1988. J’ai déjà écris que «Ebrahim Raïssi, est avant tout l’assassin de mon frère.»   

Lorsqu'il est devenu président à la suite d'une élection truquée, la secrétaire générale d'Amnesty International a affirmé qu'il aurait dû faire l'objet d'une enquête pour crimes contre l'humanité, notamment pour meurtres, disparitions forcées et tortures. 

La signification de la mort de Raïssi 

La mort de Raïssi représente un événement d'une portée considérable, infligeant un coup stratégique monumental et irréparable au régime iranien. Cette disparition aggrave les crises internes et externes du régime. Raïssi était l'instrument choisi par Khamenei pour renforcer la répression intérieure et intensifier les actions belligérantes à l'extérieur de l'Iran. Avec sa mort, la stratégie de Khamenei de consolider le pouvoir à travers des responsables loyaux et impitoyables est sérieusement compromise, laissant le régime considérablement affaibli et plus vulnérable que jamais. 

L'urgence de la situation 

Nous vivons une période décisive. La répression brutale de la population, en particulier des femmes, s'intensifie. Parallèlement, les activités nuisibles du régime dans la région, via ses groupes proxys, se multiplient, notamment les actes terroristes, le bellicisme et les perturbations de la navigation en mer Rouge, entraînant davantage de conflits et de destructions. Une nouvelle initiative politique concernant l'Iran est plus nécessaire que jamais, afin de mettre fin aux violations des droits humains, au bellicisme et au terrorisme du régime. 

Répercussions et perspectives 

Les conséquences de ce coup stratégique sont dévastatrices pour les forces affaiblies du régime. Dans un contexte de crises internes et régionales, Khamenei est contraint de procéder à une profonde restructuration et de remplacer l'appareil mis en place sous le mandat de Raïssi. Le système est désormais fondamentalement compromis, ce qui confirme la défaite stratégique de Khamenei. 

Face aux crises profondes dans lesquelles son régime est plongé, Khamenei se retrouve à une impasse: soit il recule dans sa politique de répression interne et de belligérance externe, brisant ainsi l'emprise oppressive du régime, soit il intensifie les mesures de répression, les purges, le terrorisme et le bellicisme, cherchant éventuellement à acquérir des capacités nucléaires. Une telle escalade placerait le régime non seulement en opposition avec le peuple iranien, mais aussi avec la communauté internationale en raison de sa conduite belliqueuse. 

Khamenei projette d'organiser un nouveau simulacre d'élection pour nommer son propre protégé à la présidence en remplacement de Raïssi. Le peuple iranien ne se laisse pas duper par ces élections ; il sait pertinemment qu'il n'y a pas de véritable choix au sein de ce régime. Les conflits internes au sommet s'intensifient, augmentant ainsi les risques de protestations et de soulèvements populaires. Cette situation pourrait déclencher une série de réactions en chaîne et de crises au sein de la tyrannie religieuse, incitant la jeunesse rebelle à passer à l'action. 

Le rôle de la communauté internationale 

La communauté internationale doit jouer un rôle déterminant pour empêcher Khamenei de consolider son régime vacillant. Le temps est compté. Récemment, des députés de plusieurs pays ont présenté une nouvelle initiative politique sur l'Iran, qui a déjà reçu le soutien de près de 3 000 parlementaires à travers le globe. 

Cette initiative ne préconise pas la guerre. Elle s'appuie sur le soutien au peuple iranien et à sa résistance organisé, leur offrant un appui politique pour faciliter un changement en Iran. Elle prône une politique ferme envers l'Iran, incluant l'inscription du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) sur une liste noire. Elle soutient également le plan en dix points de l'opposition démocratique, diriger par Maryam Radjavi qui repose sur des élections libres, l'égalité des sexes, l'abolition de la peine de mort, l'égalité des droits pour toutes les ethnies, la séparation de la religion et de l'État, et la dénucléarisation de l'Iran. 

Massoumeh Raouf 

Journaliste et écrivaine, ex-prisonnière politique du régime des mollahs en Iran. Membre de la Société des Gens de Lettres (SGDL) et Membre du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Ses livres « Évasion de la prison d’Iran »  publié en 2022 chez les Éditions Balland et livre BD  «Un petit prince au pays des mollahs» chez Editions S-Active en 2023

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