sur atalayar.com par MASSOUMEH RAOUF publié 26/05/2024
La communauté internationale doit jouer un rôle déterminant pour empêcher Khamenei de consolider son régime vacillant
Le 19
mai 2024, Ebrahim
Raïssi, président du régime iranien, a perdu la vie
dans un accident d'hélicoptère, emportant également son ministre des Affaires
étrangères. Cet événement soulève de nombreuses
questions : Qui était Ebrahim Raïssi ? Quelle est la signification de sa mort ?
Quelles perspectives s'ouvrent désormais, et quel rôle doit jouer la communauté
internationale ?
Qui était Ebrahim Raïssi ?
Ebrahim
Raïssi était tristement célèbre en Iran sous le surnom de "boucher de
Téhéran" en raison de son rôle dans le massacre de 30 000 prisonniers
politiques durant l'été 1988. Mon cher frère
Ahmed Raouf Basharidoust est l'une des victimes du massacre de 1988. J’ai déjà
écris que « Ebrahim Raïssi, est avant tout l’assassin de mon frère. »
Lorsqu'il
est devenu président à la suite d'une élection truquée, la secrétaire générale
d'Amnesty International a affirmé qu'il aurait dû faire l'objet d'une enquête
pour crimes contre l'humanité, notamment pour meurtres,
disparitions forcées et tortures.
La signification de la mort de
Raïssi
La mort
de Raïssi représente un événement d'une portée considérable, infligeant un coup
stratégique monumental et irréparable au régime iranien. Cette
disparition aggrave les crises internes et externes du régime. Raïssi était
l'instrument choisi par Khamenei pour renforcer la répression intérieure et
intensifier les actions belligérantes à l'extérieur de l'Iran. Avec sa mort, la
stratégie de Khamenei de consolider le pouvoir à travers des responsables
loyaux et impitoyables est sérieusement compromise, laissant le régime
considérablement affaibli et plus vulnérable que jamais.
L'urgence de la situation
Nous
vivons une période décisive. La répression brutale de la population, en
particulier des femmes, s'intensifie. Parallèlement, les activités nuisibles du
régime dans la région, via ses groupes proxys, se multiplient, notamment les
actes terroristes, le bellicisme et les perturbations de la navigation en mer
Rouge, entraînant davantage de conflits et de destructions. Une
nouvelle initiative politique concernant l'Iran est plus nécessaire que jamais,
afin de mettre fin aux violations des droits humains, au bellicisme et au
terrorisme du régime.
Répercussions et perspectives
Les
conséquences de ce coup stratégique sont dévastatrices pour les forces
affaiblies du régime. Dans un contexte de crises internes et
régionales, Khamenei est contraint de procéder à une profonde restructuration
et de remplacer l'appareil mis en place sous le mandat de Raïssi. Le système
est désormais fondamentalement compromis, ce qui confirme la défaite
stratégique de Khamenei.
Face aux
crises profondes dans lesquelles son régime est plongé, Khamenei se retrouve à
une impasse: soit il recule dans sa politique de répression interne et de belligérance
externe, brisant ainsi l'emprise oppressive du régime, soit il intensifie les
mesures de répression, les purges, le terrorisme et le bellicisme, cherchant
éventuellement à acquérir des capacités nucléaires. Une
telle escalade placerait le régime non seulement en opposition avec le peuple
iranien, mais aussi avec la communauté internationale en raison de sa conduite
belliqueuse.
Khamenei
projette d'organiser un nouveau simulacre d'élection pour nommer son propre
protégé à la présidence en remplacement de Raïssi. Le
peuple iranien ne se laisse pas duper par ces élections ; il sait pertinemment
qu'il n'y a pas de véritable choix au sein de ce régime. Les conflits internes
au sommet s'intensifient, augmentant ainsi les risques de protestations et de soulèvements
populaires. Cette situation pourrait déclencher une série de réactions en
chaîne et de crises au sein de la tyrannie religieuse, incitant la jeunesse
rebelle à passer à l'action.
Le rôle de la communauté
internationale
La
communauté internationale doit jouer un rôle déterminant pour empêcher Khamenei
de consolider son régime vacillant. Le temps
est compté. Récemment, des députés de plusieurs pays ont présenté une nouvelle
initiative politique sur l'Iran, qui a déjà reçu le soutien de près de 3 000
parlementaires à travers le globe.
Cette
initiative ne préconise pas la guerre. Elle
s'appuie sur le soutien au peuple iranien et à sa résistance organisé, leur
offrant un appui politique pour faciliter un changement en Iran. Elle prône une
politique ferme envers l'Iran, incluant l'inscription du Corps des gardiens de
la révolution islamique (CGRI) sur une liste noire. Elle soutient également le
plan en dix points de l'opposition démocratique, diriger par Maryam Radjavi qui
repose sur des élections libres, l'égalité des sexes, l'abolition de la peine
de mort, l'égalité des droits pour toutes les ethnies, la séparation de la
religion et de l'État, et la dénucléarisation de l'Iran.
Massoumeh Raouf
Journaliste et
écrivaine, ex-prisonnière politique du régime des mollahs en Iran. Membre de la
Société des Gens de Lettres (SGDL) et Membre du Conseil national de la
Résistance iranienne (CNRI). Ses livres « Évasion de la prison d’Iran »
publié en 2022 chez les Éditions Balland et livre BD « Un petit prince au pays des mollahs » chez Editions S-Active en 2023.
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