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samedi 15 février 2025

Iran. Assassinat de deux juges responsables de massacres devant la Cour suprême à Téhéran

 Deux juges du régime iranien, Ali Razini et Mohammad Moghisseh, figures emblématiques de la répression judiciaire, ont été assassinés devant la Cour suprême à Téhéran. Cet événement a suscité une vive réaction, en raison de leur implication dans des décennies de répression et de violations flagrantes des droits humains. 

[par Massoumeh Raouf, publié sur oeil-maisondesjournalistes le 12/02/2025]


Survenu samedi matin, 18 janvier cet assassinat a ravivé le débat sur leur responsabilité dans le massacre de 1988, qui a coûté la vie à plus de 30 000 prisonniers politiques, parmi lesquels mon frère, Ahmad Raouf Basharidouste.

Selon les Mizan Online, un infiltré au sein du système judiciaire aurait abattu les deux juges à l’aide d’une arme à feu avant de se suicider. Ces assassinats ont été perçus par de nombreuses familles de victimes comme une forme de justice pour les atrocités commises. 

Ali Razini et Mohammad Moghisseh étaient notoirement connus pour leur implication directe dans les exécutions de masse, la torture et les procès injustes. Leur mort marque la fin de décennies de crimes restés impunis, mais elle souligne également l’absence de justice formelle pour leurs victimes. 

lundi 10 février 2025

Rencontre-débat à Sorbonne Paris Nord - Les ombres de la répression en Iran

Le mardi 4 février 2025, une conférence s'est tenue à l'Université Sciences Po Paris, en partenariat avec l'Association des étudiants en Sciences Politiques et Relations internationales - Sorbonne Paris Nord (IRDEF) et le Comité de soutien aux droits de l’Homme en Iran (CSDHI). Cet événement avait pour objectif de donner la parole à des personnes ayant vécu le contexte de guerre en Iran et de sensibiliser le public à une réalité souvent méconnue.

L'IRDEF a souligné que, "Au regard du contexte géopolitique actuel au Moyen-Orient, il nous semble essentiel de vous permettre de découvrir la réalité souvent invisibilisée en Iran." 

L'événement était ouvert à toutes et à tous, y compris aux étudiant.e.s externes de la faculté Sorbonne Paris Nord.


Les intervenants de cette rencontre-débat étaient :

  • Jean-François Legaret, Président de la Fondation d'études pour le Moyen-Orient

  • Massoumeh Raouf Basharidoust, écrivaine, ancienne prisonnière en Iran, membre d’une famille de victimes du massacre de 1988

  • Afchine Alavi, membre de la Commission des affaires étrangères du Conseil national de la résistance en Iran

  • Azadeh Alemi, représentante du Comité de soutien aux droits de l'homme en Iran




Cette rencontre a offert une plateforme précieuse pour entendre des témoignages bouleversants des victimes, révélant des réalités trop souvent ignorées. Grâce à ces récits poignants, l'audience a pu ressentir l'intensité des souffrances vécues, mais aussi la force et le courage de celles et ceux qui luttent pour la justice et la liberté.



samedi 8 février 2025

« Héros et héroïnes, en mémoire d’amis tombés » de Pouran Najafi

 ParMassoumeh Raouf


Parfois, dans la vie, vous rencontrez quelqu’un que vous ne pourrez jamais oublier. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’amis sur lesquels on puisse compter dans les situations les plus difficiles. Un ami dont les kilomètres de distance géographique et les années passées ne nuisent pas à son amour et à sa pureté amicale, et chaque fois que vous le voyez, vous ressentez la même chaleur et l’honnêteté des premiers jours. Pouran Najafi était de ces amies pour moi. Une amitié avec la clarté de l’eau de source de notre région du nord. Pouran Najafi est morte le 9 février 2013, fauchée par une pluie de roquettes commandées par le régime iranien sur la prison de Liberty, en Irak.


J’ai fréquenté Pouran Najafi lors de nombreux meetings et cérémonies de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) à Racht au lendemain de la révolution contre le chah. Mais c’est dans l’une des cellules de la prison de Racht que j’ai pu la connaître vraiment et en faire pour toujours l’une de mes meilleures amies. Pouran étudiait à l’École de Technologie, l’un des rares lycées mixtes à l’époque. Elle connaissait très bien mon frère Ahmad avec lequel elle partageait la plupart des activités de l’École de Technologie. Elle m’a raconté de beaux souvenirs de mon frère cadet, des choses que je ne savais pas de lui. Elle m’a confié avec un sourire qu’elle avait dit à Ahmad en public qu’elle était sa sœur. Elle m’a ensuite expliqué les événements de cette journée d’avril 1980 où la milice du Bassidj a enlevé 13 lycéens, dont Ahmad, pour les torturer à la mosquée de Bagher-Abad. Quelques jours plus tard, Ahmad et d’autres lycéens s’étaient rendus au bureau du directeur de l’École de Technologie pour dénoncer la torture et le silence complice du directeur.

L’un des enseignants avait demandé à Ahmad de lui montrer les traces de torture. Pouran ayant dit que tous étaient des hommes sauf elle, avaient été brutalisés. Elle a ajouté : « J’ai senti qu’Ahmad était gêné d’être torse nu devant moi. Je lui ai dit d’une voix forte : Ahmad, je suis comme ta sœur. Montre les traces de torture… »

Ahmad a soulevé sa chemise. Tout son corps était labouré d’hématomes et de coupures causées par une lame de cutter. Les larmes ont jailli dans les yeux de tous quand ils ont vu cette scène qui les a profondément touchés et la brutalité contre ce jeune partisan de l’OMPI.

Pouran était simple, sincère et honnête. Elle avait son franc-parler tout en restant humble. Devant les gardiens de la révolution, Pouran était courageuse et intrépide. Très dégourdie et précise, elle trouvait toujours des solutions dans les moments difficiles.

C’est pourquoi, dans notre plan d’évasion de la prison du club des officiers (Afsaran) à Racht, Pouran était chargé de divertir les gardiennes. Elle a joué un rôle clé dans mon évasion, et si je suis libre aujourd’hui, c’est grâce à son sacrifice. Un rôle sans lequel l’opération audacieuse et collective des prisonniers politiques Moudjahidines du peuple n’aurait pas été possible. Un rôle pour lequel elle a payé un lourd tribut lors des interrogatoires, la torture et la déportation vers diverses prisons. Pouran a raconté une petite partie de ces souffrances dans un livre intitulé « Héros et héroïnes ».

Elle a écrit à propos de cette opération d’évasion: « Nos circonstances s’aggravaient, mais nous commencions à mieux maîtriser la situation et nous étions déterminées à résister. Depuis longtemps nous voulions porter un coup dur en nous évadant et envoyer un message au régime par l’innovation et la bravoure de notre plan : vous vous trompez si vous pensez pouvoir briser notre moral ou forcer un partisan de l’OMPI à capituler. Nous croyions fermement en ce que Massoud Radjavi avait dit : Le soleil reste le soleil, même en captivité. »

Pouran a passé cinq années dans les prisons de Khomeiny. Après sa libération, elle a rejoint la Résistance. Dans ses mémoires, nous rencontrons la résistance à n’importe quel prix. Un prix que cette grande révolutionnaire a payé tout au long de sa lutte, tant en prison qu’après sa libération et son retour dans les rangs de l’OMPI. Ce livre sur la vie de Pouran Najafi a été traduit et publié en anglais, en français et en italien. L’éditeur canadien a écrit dans la quatrième de couverture:

« Il y a des livres qui, à chaque fois qu’on les relit, vous apprennent quelque chose de nouveau. Les livres de souvenirs des geôles du régime des mollahs en font partie, comme celui de Pouran Najafi auteur de ‘‘Héros et héroïnes’’.

Pouran Najafi, qui a rejoint le combat pour la liberté de l’Iran en 1979, a passé cinq années dans les prisons de Khomeiny. Elle a résumé ces cinq années en 120 pages, qui à l’évidence ne racontent pas tout ce que cette femme Moudjahidine du peuple a subi. Mais ce qu’elle a écrit reflète bien la sauvagerie déchainée dont les femmes de l’OMPI étaient les victimes, la férocité des bourreaux de Khomeiny et de Khamenei et de tous les criminels au pouvoir en Iran. »

Le livre de Pouran Najafi assassinée par le régime iranien a été publié aux éditions Dedicaces en anglais et français au Canada. «Héros et héroïnes» est disponible en France en librairie ou sur internet. Chérissons sa mémoire en soutenant son livre.

https://dedicaces.ca/2020/10/31/heros-et-heroines-par-pouran-najafi/


https://dedicaces.ca/2020/07/26/heroes-and-heroines-memories-of-fallen-friends-by-pouran-najafi/

dimanche 2 février 2025

Conférence-débat à l’Espace culturel Georges-Brassens à Itteville, le 31 janvier 2025

Le vendredi 31 janvier à 20h, l’Espace culturel Georges-Brassens à Itteville a chaleureusement accueilli l’autrice Massoumeh Raouf pour une conférence-débat poignante sur la situation des résistants en Iran, son pays d'origine.


François Parolini, maire d'Itteville, accompagné de ses adjoints, a assisté à cet événement et a exprimé son soutien au combat du peuple iranien pour la liberté.

Lors de cette rencontre intitulée "Iran, Femme, Résistance, Liberté", Mme Raouf a livré un témoignage puissant et personnel sur l’histoire de l’Iran et la résistance courageuse des femmes face à la répression du régime en place. À travers ses propres expériences et ses ouvrages, elle a mis en lumière les souffrances et les luttes pour la liberté dans son pays natal.


Muriel Quoy, directrice culturelle de l’Espace culturel Georges-Brassens, a écrit :

"Merci à Massoumeh pour le combat qu’elle mène au nom de toutes ces femmes iraniennes. Itteville scelle sa volonté de soutenir les opprimés et dit non aux exécutions en Iran. Un acte fort pour un combat légitime. La cruauté et la barbarie contre l’humanité ne doivent plus exister. Au nom de tous les hommes, femmes et enfants, ne restons pas silencieux, dénonçons et condamnons ces horreurs. L’espoir est plus que jamais aux portes de l’Iran."

Cette soirée d’échanges a été un moment fort d'engagement et de sensibilisation, marquant la solidarité d'Itteville avec les victimes de la répression et leur lutte pour la liberté.



mercredi 29 janvier 2025

Essonne : une conférence sur la lutte pour la liberté en Iran à Itteville le 31 janvier avec Massoumeh Raouf

 par Aurélie Corvisy , Journaliste au  Républicain de l'Essonne


Le vendredi 31 janvier à 20h, l’espace culturel Georges-Brassens, à Itteville, accueille en conférence l’autrice Massoumeh Raouf pour témoigner et échanger sur la situation des résistants dans son pays d’origine, l’Iran. L’entrée est gratuite et sans inscription.

 Réfugiée en France depuis 1985, Massoumeh Raouf Basharidoust, militante des droits humains, partage à travers l’écriture son expérience et ses combats, notamment en faveur de la liberté des femmes iraniennes et contre les exécutions de prisonniers politiques par la République islamique d’Iran, fondé par l’ayatollah Khomeini et, aujourd’hui, dirigé par son successeur, Ali Khameini.


En septembre 1981, Massoumeh Raouf, alors âgée de 20 ans, est arrêtée et soupçonnée de faire partie du mouvement des Moudjahidines du peuple d’Iran, le groupe d’opposition politique désigné par le régime d' »ennemis de Dieu ». Torturée et condamnée à vingt ans de prison sans procès équitable, elle parvient à s’évader après huit mois d’enfermement. Elle raconte son emprisonnement, les tortures qu’elle a subies et sa fuite dans son livre-témoignage « Evasion de la prison d’Iran » aux éditions Balland.

Massoumeh Raouf dénonce inlassablement les exactions du régime iranien et appelle la communauté internationale à ne pas fermer les yeux sur la répression. L’autrice lutte pour un Iran libre et démocratique. En fin d’année dernière, une pétition en ligne pour dire non aux exécutions des prisonniers a collecté plus de 700 signatures d’élus français. En Essonne, six maires ont répondu à l’appel : Michel Rouland, maire de Brières-les-Scellés, Rafika Rezgui, maire de Chilly-Mazarin, Aurélie Gros, maire du Coudray-Montceaux, Philippe Rio, maire de Grigny, François Parolini, maire d’Itteville et Alain Lamour, maire de Longpont-sur-Orge.

Massoumeh Raouf écrit et anime des conférences comme à Itteville, le vendredi 31 janvier à 20h à l’espace culturel Georges-Brassens pour porter la voix de ceux qui ne peuvent plus le faire, comme son frère cadet Ahmad Raouf Basharidoust. Il est le personnage principal de sa bande-dessinée « Un petit prince au pays des mollahs », édité chez S-Active (préfacé par Ingrid Bettancourt et Linda Chavez). Le jeune homme, emprisonné à l’âge de 17 ans, fait partie des 30.000 prisonniers politiques tués lors du massacre de l’été 1988.


A l’occasion de la conférence à venir, l’écrivaine va détailler l’histoire de l’Iran et le combat des femmes iraniennes pour la liberté. Une projection vidéo va enrichir les échanges avec le public, qui seront suivis d’une séance de dédicaces. « La rencontrer et écouter son histoire c’est la plus belle reconnaissance de son engagement et la conforte dans son combat. Si vous le souhaitez chacun pourra apporter un petit en-cas pour partager ce moment exceptionnel », souligne Muriel Quoy, responsable du service culturel d’Itteville. Les deux livres seront en vente sur place. L’autrice espère ainsi sensibiliser, appeler à la justice pour les victimes du régime iranien et honorer la mémoire des résistants. Pour ne jamais oublier et lutter encore.



jeudi 23 janvier 2025

Iran. La loi controversée sur le hijab obligatoire suspendue sous la pression sociale

oeil-maisondesjournalistes.fr   par Massoumeh Raouf


 Le régime iranien a récemment annoncé la suspension de la nouvelle loi sur le hijab obligatoire, une décision qui illustre les tensions croissantes au sein du pays. Initialement conçue pour renforcer le contrôle social, cette mesure a suscité une vive opposition, forçant le Conseil suprême de sécurité nationale à intervenir. 

jeudi 26 décembre 2024

Iran - New English Edition of The "A Little Prince in the Land of the Mullahs" Released

 Discover the inspiring story of A Little Prince in the Land of the Mullahs, a powerful tale of courage and hope that transcends borders. This beautifully crafted narrative offers profound insights into resilience and humanity in the face of oppression. Now available in English, it’s a must-read for anyone seeking a captivating story that sheds light on a hidden world. Don’t miss this extraordinary book that has touched the hearts of thousands of readers!



The true story of Ahmad Raouf Basharidoust, a teenager who stood up to the mullahs’ regime in Iran

lundi 16 décembre 2024

Massoumeh Raouf : "Le régime iranien ne peut rester impuni"

 par Arthur PUYBERTIER


Ancienne journaliste et ex prisonnière en Iran, Massoumeh Raouf a été “témoin des injustices du régime" et a refusé de se taire, ce qui lui valu "une condamnation à 20 ans de prison". 
Aujourd'hui , elle défend "les droits fondamentaux de mon peuple, malgré l’exécution de mon frère Ahmad". 
Exilée depuis son évasion, Massoumeh Raouf apporte pour MØNEO un témoignage précieux sur une époque pas encore révolue : celle de l'autoritarisme du régime iranien.
À retrouver sur le site de MØNEO !



Pourriez-vous vous présenter ? 

Je suis Massoumeh Raouf, ancienne journaliste et ex-prisonnière politique iranienne. J’ai été témoin des injustices sous le régime des mollahs et j’ai refusé de me taire, ce qui m’a valu une condamnation à 20 ans de prison. J’ai décidé de défendre les droits fondamentaux de mon peuple, malgré l’exécution de mon frère
cadet Ahmad. Je lui rends hommage avec la bande dessinée Un petit prince au pays des mollahs.
Aujourd’hui, je suis exilée. J’ai réussi à m’évader au bout de 8 mois, ce que je relate dans mon ouvrage Évasion de la prison d’Iran paru en 2022.


Qu’est-il arrivé à votre frère, et aux autres victimes du régime iranien ?
Mon frère et moi sommes de la génération de la révolution de 1979, désireuse de mettre fin à la répression et à l’injustice sociale. Après la victoire de la révolution, Khomeini, le Guide suprême, a rapidement révélé un visage réactionnaire et autoritaire en réprimant les voix dissidentes.
Le seul mouvement qui osait contester Khomeini était celui des Moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI). Khomeini les a désignés comme « ennemis de Dieu » et plus de 120 000 exécutions ont suivi. Parmi elles, mon frère.


Cette période est-elle reconnue comme un génocide ?
Le rapporteur des Nations unies a déclaré que les « crimes atroces » commis à cette période constituaient des crimes contre l’humanité et un génocide.
Le régime iranien ne peut rester impuni. Mais l’inaction de la communauté internationale a permis la poursuite d’atrocités comme les massacres de manifestants de 2019 et 2022.

 

A-t-il été facile de mettre des mots et des images sur l’histoire de votre frère dans votre BD ?Je n’ai jamais revu mon frère depuis mon arrestation en 1981. J’ai reçu la nouvelle de son exécution après six ans en prison, sans remettre sa dépouille ni informé où il est enterré.Pour rendre hommage à Ahmad et à ces milliers de jeunes qui ont sacrifié leur viepour la liberté, j’ai récolté des témoignages et publié la bande-dessinée Un petit prince au pays des mollahs.Un texte sans images n'aurait pas eu le même impact, surtout pour sensibiliser les jeunes lecteurs à la « page la plus sombre de l’histoire des violations des droits de l'homme en Iran ». Je veux rendre cette histoire engageante et mémorable pour tous.

Vous étiez journaliste sous Khomeini. Comment était la pratique sous son régime ?

J’ai travaillé pour le quotidien Moudjahid. En juin 1981 l’OMPI est devenue illégale et le journal a dû fermer. Par la suite, j'ai été chargée de fournir des rapports, des infos et des photos sur les exécutions du régime des mollahs.
Cette tâche s’est avérée dangereuse : j’ai été arrêtée le 13 septembre 1981 dans la rue. Ils me soupçonnaient d’être sympathisante des Moudjahidines. Ce simple soupçon a suffi : en dix minutes, j’ai été condamnée à 20 ans de prison.

Y a-t-il eu des progrès dans la pratique actuelle ?
Dans les dictatures, il n’y a pas de place pour une presse libre. Les seuls médias sont les outils de propagande du régime dictatorial. Les vrais journalistes risquent leur vie, et beaucoup ont été arrêtés ou sont portés disparus.
Même pour les journalistes des médias officiels, tout rapport ou information qui ne plaît pas au gouvernement ou à Khamenei les conduit à l’arrestation, la prison et la torture.

Vous êtes parvenue à vous échapper de votre cellule et du pays. Comment ?
Il s’agissait d’une prison de haute sécurité à Racht, sous le contrôle des Gardiens de la Révolution. S’évader semble alors n’être qu’un rêve. Une seule chose peut changer cette réalité tenace : la volonté de résister. Nous,
détenues, avons décidé d’envoyer un message en nous évadant.
Honnêtement, je ne pensais pas sortir vivante de cette opération. Mais nous voulions affirmer haut et fort qu’aucun mur, aussi imposant soit-il, ne peut contenir la détermination des Moudjahidines.


Vous a-t-on intercepté, ou sanctionné d’une manière ou d’une autre ?

Le régime s’est vengé sur ma famille et les filles de ma cellule. Elles ont été torturées et transférées dans d’autres prisons, avant d’être exécutées. Ils ont aussi arrêté ma mère qui avait un cancer. Faute de soin, elle est décédéepeu après sa libération. Mon frère avait été arrêté avant ma fuite, puis accusé de complicité dans mon évasion. Il a de nouveau été interrogé, torturé puis exécuté en 1988.


La situation a-t-elle changé aujourd’hui ?
Non. Après la mort de Khomeini en 1989, le régime fasciste religieux a survécu.
Khamenei a continué de diriger le pays en réprimant et en exécutant ses opposants politiques.
Malgré l’arrivée d’un président soi-disant « modéré », la répression continue et s’intensifie. Depuis l'entrée en fonction de Pezashkian fin juin 2024, au moins 300 exécutions ont eu lieu. Mais le peuple iranien continue à se battre... En 2022 le monde entier a admiré les femmes iraniennes qui veulent changer le régime. Elles savent très bien qu’elles n’obtiendront la liberté vestimentaire, l’égalité, et des droits qu’avec la chute de ce régime. Elles ont donc directement scandé « A bas le dictateur » et « A bas Khamenei ». Le désir des Iraniennes est de renverser ce régime misogyne dans sa totalité.

 

La communauté internationale a-t-elle un rôle à jouer ?
Le soulèvement des femmes a fait hésiter les pays occidentaux dans la politique d’apaisement avec l’Iran. Il faut montrer de la fermeté face au terrorisme d’État des mollahs. La communauté internationale doit conditionner ses relations avec l’Iran à l’arrêt immédiat des exécutions et des tortures et à l’inscription des Gardiens de la
Révolution sur la liste des organisations terroristes. Cela protégerait le peuple iranien mais aussi la région tout entière, de l’influence néfaste de ce régime.


Peut-on dire que vous aussi, vous vous battez toujours aujourd’hui ?
Je me bats pour le renversement du régime et un Iran libre et démocratique depuis des années. Je veux que tous les criminels qui ont tué des milliers de jeunes iraniens, dont mon frère, soient jugés et punis. Je suis membre du Conseil National de la Résistance Iranienne, qui rejette toute forme de dictature avec des propositions concrètes pour toutes les questions fondamentales de l’Iran : des élections libres, l’égalité des sexes et des ethnies,
l’abolition de la peine de mort, la séparation de la religion et de l’État, ainsi que la fin du programme nucléaire iranien. Malgré la répression brutale, la volonté des Iraniens reste intacte. Le régime tombera, ce n’est qu’une question de temps.

https://lemediamoneo.wixsite.com/m-neo?fbclid=PAZXh0bgNhZW0CMTEAAaZlGKh0-7Tr2sB8f4XKd44fQ0Z1X6XC1sgvuH37uL802b8YobpTjOaRnoI_aem_Aef2JYGVYgd8ihtNK08LTA


dimanche 8 décembre 2024

Salon du livre à la Mairie du 16e arrondissement de Paris

 Le samedi 30 novembre 2024, la Mairie du XVIe arrondissement de Paris a accueilli avec succès la 34e édition du Salon du Livre, un rendez-vous littéraire incontournable, marqué par des rencontres enrichissantes et une affluence enthousiaste.


Massoumeh Raouf a eu l’occasion de rencontrer Francis Szpiner, Sénateur de Paris. Lors de cet échange chaleureux, M. Szpiner a exprimé son soutien à la lutte du peuple iranien pour la liberté et la justice.



Un grand merci à Bérangère Gree, Isabelle Nizard, Samia Badat-Karam, Marie-Hélène Dorvald, et Astrid Renoult, adjointes au Maire, ainsi qu’à leurs équipes pour leur accueil chaleureux et leur organisation impeccable qui ont contribué au succès de cette journée.

Isabelle Nizard, Adjointe au Maire, a partagé :

"Très heureuse d’avoir croisé Massoumeh Raouf, présente pour son livre Évasion de la prison d’Iran."

jeudi 5 décembre 2024

Salon du livre historique Île-de-France à Beaumont sur Oise

La 4e édition du Salon du Livre Historique Île-de-France, qui s’est déroulée le dimanche 24 novembre à Beaumont-sur-Oise, a été bien plus qu’un simple rassemblement littéraire. Cet événement, réunissant écrivains, historiens et passionnés, a célébré l’écriture comme un pont entre le passé et les luttes contemporaines. Parmi les auteurs présents, Massoumeh Raouf, écrivaine et militante des droits humains en Iran. 

Lors de l’événement, Jean-Michel Aparicio, maire de Beaumont-sur-Oise et membre du Comité des Maires de France pour un Iran démocratique (CMFID) a rencontré Massoumeh Raouf et exprimé son soutien à la cause des droits humains en Iran. Il a mentionné avoir signé une déclaration contre les exécutions en Iran.

En outre, dans un geste symbolique fort , il a annoncé son intention d’installer prochainement une banderole devant la mairie en soutien à la libération des prisonniers politiques, dont Maryam Akbari Monfared, symbole de courage et de résilience face à l'oppression.



vendredi 29 novembre 2024

Barentin. Très beau succès pour le salon du livre

 Dimanche 17 novembre 2024, de 10h à 18h, s’est tenu le 4e Salon du Livre organisé par l'association Cultur'Esne, dans la salle Léo-Lagrange de Barentin. 

Lors de son discours d'ouverture, Christophe Bouillon, maire de Barentin et conseiller départemental du canton, a déclaré :  

« Bravo à Michèle Démares et aux nombreux bénévoles qui l’entourent pour la réussite de ce salon, qui met en lumière des auteurs locaux tout en ayant choisi comme invitée d’honneur Massoumeh Raouf, une militante des libertés en Iran. Menacée dans son pays, elle dénonce à travers ses ouvrages le régime autocratique iranien. »

 

Une journée riche en rencontres et en témoignages de soutien pour Massoumeh Raouf.  




vendredi 22 novembre 2024

L’Iranienne Massoumeh Raouf à Barentin pour évoquer quarante ans de lutte contre les mollahs

Publié sur le site paris-normandie.fr    le 16/11/2024  

L’autrice est invitée au salon du livre pour ses ouvrages racontant ses années de lutte contre le régime des mollahs en Iran. Et l’impact que cela a eu pour elle et pour ses proches.

Et ce n’est pas de nature à rassurer Massoumeh Raouf. La sexagénaire se bat depuis plus de quarante ans contre le régime iranien. Un mandat d’arrêt lui interdit désormais tout retour dans son pays de naissance... 

"la seule chose que le peuple iranien demande, c'est un pays libre souligne Massoumeh Raouf. Pour cela, il faut que tous les pays stoppent toute relation avec l’Iran pour faire tomber le régime ; car aucun argent ne revient au peuple. » 

Elle y croit : le régime du chef suprême finira par etres renversé. 

Massoumeh Raouf est au salon du livre Cultur’Esne de Barentin, dimanche 17 novembre 2024. Renseignements et programme sur curlturesne.fr. 

https://www.paris-normandie.fr/id578634/article/2024-11-16/liranienne-massoumeh-raouf-barentin-pour-evoquer-quarante-ans-de-lutte-contre

 Version papier paris-normandie  le 17/11/2024


mercredi 20 novembre 2024

Salon du livre de Villemoisson-sur-Orge, samedi 16 novembre 2024

La salle polyvalente des Érables, à Villemoisson-sur-Orge (Essonne), a vibré au rythme des mots et des récits en accueillant un salon du livre organisé par l’association Livraddict.

Parmi les écrivains présents, Massoumeh Raouf, écrivaine et militante des droits humains, a marqué les esprits. Présente à ce salon le samedi 16 novembre, elle a reçu un accueil chaleureux de la part des lecteurs venus échanger avec elle.

Lors de cet événement, François Cholley, maire de Villemoisson-sur-Orge, a rencontré Massoumeh Raouf et a exprimé son admiration pour la lutte acharnée des femmes iraniennes en faveur de la liberté et de la justice. Massoumeh Raouf a également souligné leur rôle central dans les mouvements de résistance contre les dictatures.

Le salon du livre de Villemoisson-sur-Orge a été un moment riche en découvertes et en échanges, alliant la passion pour la littérature à une réflexion engagée sur les luttes pour les droits fondamentaux.



mardi 19 novembre 2024

Villemoisson-sur-Orge : Rescapée du régime iranien, Massoumeh Raouf raconte son histoire au Salon du Livre

 par ROBIN LANGE    
Publié sur le site le-republicain.fr    le 15/11/2024  Version papier  le 14/11/2024



Journaliste et condamnée au début des années 80 à 20 ans de prison, Massoumeh Raouf présente deux ouvrages au salon du livre de Villemoisson-sur-Orge, samedi 16 novembre. L’un revient sur son évasion, tandis que l’autre rend hommage à son frère, exécuté avec 30 000 autres prisonniers politiques en 1988.

Il y a quelques jours, les images de Ahou Daryaei, jeune femme iranienne harcelée par les gardiens de la révolution en raison d’un voile mal ajusté, marchant devant l’université islamique Azad de Téhéran en sous-vêtements, avant d’être violemment arrêtée par la police des mœurs, ont rapidement fait le tour du monde. Le dernier exemple en date de la résistance de femmes en Iran face au régime répressif des Mollah. Une résistance particulièrement médiatisée depuis l’apparition du mouvement « Femme, vie, liberté », il y a deux ans, à la suite de la mort de Jina Mahsa Amini, étudiante iranienne décédée dans des circonstances troubles après avoir été arrêtée pour « port de vêtements inappropriés ».

Mais si les réseaux sociaux et la mondialisation ont mis ces actes de protestation en lumières, les Iraniennes n’ont pas attendu les années 2020 pour entamer leur lutte pour des droits plus étendus. Ce qu’illustre parfaitement l’histoire de Massoumeh Raouf, qui relate dans deux ouvrages qu’elle présentera le samedi 16 novembre au salon du livre de Villemoisson-sur-Orge, son histoire personnelle et en creux une histoire de la lutte en Iran.


Emprisonnée à 20 ans

Retour au tout début des années 80. Après avoir passé son baccalauréat, Massoumeh Raouf ambitionne de poursuivre ses études à l’université. Mais le nouveau régime de l’ayatollah Khomeini – qui prend le pouvoir dans le cadre de la révolution iranienne de 1979 – lui en interdit l’accès, comme à beaucoup d’autres femmes. La jeune bachelière rejoint alors les rangs de l’organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran, le groupe d’opposition politique le plus important du pays. Dans sa ville de Racht, au nord de l’Iran, elle travaille alors comme correspondante pour le quotidien « Moudjahid ». Mais rapidement, l’organisation de musulmans progressistes devient illégale et son organe de presse est interdit de parution.

« Malgré les risques, je voulais tout de même continuer le combat, dans un souci de liberté et de justice, se souvient Massoumeh Raouf. Pendant cette période très difficile, je recueillais des témoignages, des informations sur les victimes du régime des mollahs. Je tenais à enregistrer ce que l’on ne pouvait alors même pas imaginer dans le silence assourdissant qui régnait sur le sujet ». Le danger finit toutefois par rattraper la jeune femme. Le 13 septembre 1981, alors qu’elle se rend chez la mère d’un opposant emprisonné pour l’interviewer, elle se retrouve encadrée par des gardiens de la révolution. « Ils m’ont arrêtée mais ne me connaissaient heureusement pas. Je n’avais rien sur moi qui pouvait me relier à l’organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran, à l’exception d’un petit bout de notes de mon carnet, que j’ai avalé. Les membres de l’organisation étaient alors condamnés à mort ». Après un procès de dix minutes, faute de preuves suffisante mais sur la base de « soupçons », Massoumeh Raouf est condamnée à 20 ans de prison. Elle a alors 20 ans.

L’écriture pour témoigner

La jeune femme passera huit mois dans les geôles iraniennes. Evadée dans des circonstances qu’elle racontera bien plus tard en détail dans son ouvrage « Evasion de la prison d’Iran », elle doit alors vivre dans le plus grand secret. Tout en affrontant à distance les terribles conséquences de son évasion sur sa famille, elle doit alors se cacher. D’abord auprès de membres de la résistance en Iran, puis au Kurdistan Iranien, au Kurdistan Irakien et enfin en France, après avoir déposé une demande d’asile auprès de l’ambassade en Irak. Arrivée en 1985 en région parisienne, celle qui ne connaît alors rien de la langue française participe à plusieurs projets de recherche sur les prisons du régime de Khomeini, pendant plusieurs années, notamment en compagnie d’Amnesty International.

C’est finalement en 2018 que Massoumeh Raouf publie son premier livre en français. Une bande dessinée, écrite en hommage à son frère Ahmad, arrêté juste avant son évasion et exécuté en 1988 avec 30 000 autres prisonniers politiques membres des Moudjahidine du peuple d’Iran. « Je n’avais encore jamais osé écrire en français, car ce n’est pas ma langue maternelle, mais quelque chose m’a poussé à le faire : le nouveau silence assourdissant qui enveloppait ce massacre impuni. Plus qu’une bande dessinée, c’est un témoignage historique et un appel à la justice. Car en racontant la vie de mon frère, qui avait 17 ans à l’époque, je raconte l’histoire de 30 000 vies brisées. »

Au salon du livre de Villemoisson-sur-Orge le 16 novembre

Avec ses deux ouvrages, « Un petit prince au pays des mollahs » (2018, aux éditions S-Active) et « Evasion de la prison d’Iran » (2022, aux éditions Balland), Massoumeh Raouf propose donc, à travers son histoire personnelle, une perspective sur l’histoire récente de son pays. « Pour moi, écrire ces livres n’est pas simplement faire une œuvre littéraire. Cela fait aussi partie de ma lutte pour la justice, et pour attirer l’attention du public sur la terrible situation en Iran. »

 

Robin LANGE

Journaliste dans le nord de l'Essonne. Il traite notamment les sujets de Paris-Saclay.

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