par Céline Beauregard
Elle rejoint l’opposition aux Mollahs en 1981. Sa dangereuse mission? Fournir informations et photographies des exécutions et des victimes du régime en place.
Arrêtée sans aucune preuve sur elle, elle est pourtant condamnée à 20 ans de prison. En dix minutes de procès.
Mais Massoumeh Raouf s’échappe de façon spectaculaire, au bout de huit mois. Elle vit deux ans dans la clandestinité. Avant de quitter son pays pour la France.
Les gardiens de la révolution se vengent alors sur sa famille. Ils arrêtent sa mère, atteinte d’un cancer. Elle en mourra. Ils arrêtent, torturent, puis exécuteront en 1988, son frère cadet, Ahmad. Sa dépouille n’a jamais été retrouvée.
30 000 autres prisonniers politiques subiront le même sort que lui.
En France, Massoumeh est devenue écrivaine et conférencière. Elle est très active dans ses combats. Écrit sur son évasion. En hommage aux filles de sa cellule qui l’ont aidée mais qui ont subi torture, voire exécution, en représailles.
Fait reconnaitre le massacre des 30 000 prisonniers politiques, en crime contre l’humanité. Avec Amnesty International. Récolte des témoignages sur les dernières années de la vie de son frère, pour en faire une BD.
Attire l'attention du public sur la terrible situation de son pays dans de nombreux ouvrages et conférences.
« Ma vie se résume en trois mots : Femme, Résistance, Liberté. Je suis membre du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). C’est le seul mouvement en Iran, présidé par une femme et représenté par plus de 50% d’entre elles, qui propose un plan et publie un programme.
Souvenez-vous de Mahsa Amini, exécutée pour un voile mal porté, en 2022 ? Le soulèvement de notre peuple et le courage extraordinaire des femmes iraniennes a captivé et ému le monde entier.
Aujourd’hui, elles ne veulent ni religion, ni voile, ni gouvernement obligatoire !
Mais cette révolution démocratique ne s’est pas faite du jour au lendemain. Elle représente plus de 45 ans de lutte du CNRI contre l'intégrisme. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population iranienne (dont beaucoup de femmes) est derrière nous et veut voir tomber le régime actuel.
Nous nous battons, entre autres, pour des élections libres et l'égalité des sexes ».
Massoumeh a sacrifié sa vie pour cet instant historique. Voir la résistance des femmes iraniennes et leur aspiration profonde à la liberté enfin récompensées.
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