Publié sur le site le courrier cauchois le 06/11/2024Version papier 08/11/2024
Livre. L'association Cultur'Esne organise son 4e salon du livre, à la salle Léo-Lagrange, le dimanche 17 novembre.
Invitée d'honneur de ce salon, Massoumeh Raouf est membre de la Société des gens de lettres, ainsi que du Conseil national de la résistance iranienne
Plus de 40 auteurs seront présents pour présenter leurs ouvrages, échanger avec le public et proposer des séances de dédicaces. En amont de ce salon, Cultur'Esne organise des animations autour du livre dans les écoles de Barentin, Bouville, Pavilly et des RPA de Barentin et Pavilly.
Après avoir été condamnée à vingt ans de prison, elle s’évade au bout de huit mois et relate son expérience dans Evasion de la prison d’Iran. Nous l’avons rencontrée:
Finalement, j’ai pu sortir d’Iran grâce au réseau des sympathisants de la résistance à l’intérieur du pays. J’ai gagné d’abord le Kurdistan iranien avant de gagner le Kurdistan irakien à cheval, grâce à l’aide des Kurdes iraniens sympathisants de la résistance. Ensuite, j’ai passé plusieurs mois en Irak où j’ai déposé une demande d’asile auprès de l’ambassade de France. Après avoir reçu les documents, je suis arrivée en France en 1985, sans parler un mot de français. Pourtant, la France ne m’était pas étrangère. Je connaissais la France à travers sa culture, sa littérature et son histoire. La France représentait pour moi un symbole de liberté et de résistance face à l'oppression. Toutes ces images positives et cette proximité culturelle m'ont beaucoup aidée.
Après la publication de mon premier livre, j'ai participé à plus de 80
salons du livre dans différentes villes et j’ai rencontré des milliers de
Français. Je leur ai expliqué mon histoire et reçu beaucoup de soutien, ce qui
me donne de l'énergie et la force de continuer.
Participer aux salons du livre et entrer en contact
direct avec les gens est une manière efficace de briser le mur de silence.
Quand je rencontre les lecteurs en personne, c'est toujours très émouvant, car
je ressens une grande proximité malgré nos différences. Leur soutien et leur
compréhension m'encouragent à poursuivre mon combat pour la justice et la
liberté. Le cours des événements et la
nécessité de briser les murs du silence sur le massacre de 1988 dont mon frère
est une victime et aussi les mensonges
et la propagande des lobbies du régime m’ont poussé à écrire en français.
Je me bats maintenant pour le renversement du régime
misogyne des mollahs et un Iran libre et démocratique depuis des années. Mon
espoir repose sur l’avenir et sur la jeune génération. La lutte du peuple
iranien pour la liberté se poursuit courageusement par la nouvelle génération. Une
génération audacieuse, instruite et modern qui refuse de se plier aux volontés
des mollahs. Ils sont organisés en unités de résistance à l'intérieur du pays. Ce
sont eux qui déterminent le sort d’un Iran démocratique. Mon cœur bat en Iran
et tous mes efforts en exil sont de faire aboutir au plus vite cette lutte pour
la liberté et de retourner dans mon pays. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire