vendredi 8 novembre 2024

Barentin. Au 4e salon du livre, une invitée d'honneur

 


Publié sur le site le courrier cauchois   le 06/11/2024

Version papier 08/11/2024
 
Livre. L'association Cultur'Esne organise son 4e salon du livre, à la salle Léo-Lagrange, le dimanche 17 novembre.
 
Invitée d'honneur de ce salon, Massoumeh Raouf est membre de la Société des gens de lettres, ainsi que du Conseil national de la résistance iranienne 
 
Plus de 40 auteurs seront présents pour présenter leurs ouvrages, échanger avec le public et proposer des séances de dédicaces. En amont de ce salon, Cultur'Esne organise des animations autour du livre dans les écoles de Barentin, Bouville, Pavilly et des RPA de Barentin et Pavilly.

Au cours de ce salon, les visiteurs pourront découvrir et dialoguer avec l'autrice Massoumeh Raouf, ex-prisonnière politique, qui est un exemple de courage.
Après avoir été condamnée à vingt ans de prison, elle s’évade au bout de huit mois et relate son expérience dans Evasion de la prison d’Iran. Nous l’avons rencontrée:

« Lorsque je me suis évadé de prison, je n'avais aucune idée de l'avenir. Après mon évasion, je suis rentrée en clandestinité et d’êtres arrêtée et torturée ou morte sous la torture ou exécutée m’attendait. Face à quelqu’un comme moi, le régime est sans merci. Il y avait des familles qui risquaient la peine de mort pour m’avoir accueillie. Cette période de la vie clandestine a duré deux années... Deux ans plein d’événements et de mille dangers.

En raison de ma condamnation à mort, même si je ne voulais pas quitter mon pays, j'étais contrainte de prendre le chemin de l'exil pour continuer la résistance et la lutte.
Finalement, j’ai pu sortir d’Iran grâce au réseau des sympathisants de la résistance à l’intérieur du pays. J’ai gagné d’abord le Kurdistan iranien avant de gagner le Kurdistan irakien à cheval, grâce à l’aide des Kurdes iraniens sympathisants de la résistance. Ensuite, j’ai passé plusieurs mois en Irak où j’ai déposé une demande d’asile auprès de l’ambassade de France. Après avoir reçu les documents, je suis arrivée en France en 1985, sans parler   un mot de français. Pourtant, la France ne m’était pas étrangère. Je connaissais la France à travers sa culture, sa littérature et son histoire. La France représentait pour moi un symbole de liberté et de résistance face à l'oppression. Toutes ces images positives et cette proximité culturelle m'ont beaucoup aidée. 

Après la publication de mon premier livre, j'ai participé à plus de 80 salons du livre dans différentes villes et j’ai rencontré des milliers de Français. Je leur ai expliqué mon histoire et reçu beaucoup de soutien, ce qui me donne de l'énergie et la force de continuer.
Participer aux salons du livre et entrer en contact direct avec les gens est une manière efficace de briser le mur de silence. Quand je rencontre les lecteurs en personne, c'est toujours très émouvant, car je ressens une grande proximité malgré nos différences. Leur soutien et leur compréhension m'encouragent à poursuivre mon combat pour la justice et la liberté. Le cours des événements et la nécessité de briser les murs du silence sur le massacre de 1988 dont mon frère est une victime et  aussi les mensonges et la propagande des lobbies du régime m’ont poussé à écrire en français.

Pour moi écrire lui-même est un genre de résistance et un moyen de transmettre cet esprit de résistance aux autres et de garder cette flamme de résistance vivante. Écrire, c'est enregistré et montré ce que le pouvoir en place ne veut pas voir et entendre.

Je me bats maintenant pour le renversement du régime misogyne des mollahs et un Iran libre et démocratique depuis des années. Mon espoir repose sur l’avenir et sur la jeune génération. La lutte du peuple iranien pour la liberté se poursuit courageusement par la nouvelle génération. Une génération audacieuse, instruite et modern qui refuse de se plier aux volontés des mollahs. Ils sont organisés en unités de résistance à l'intérieur du pays. Ce sont eux qui déterminent le sort d’un Iran démocratique. Mon cœur bat en Iran et tous mes efforts en exil sont de faire aboutir au plus vite cette lutte pour la liberté et de retourner dans mon pays. »


https://www.lecourriercauchois.fr/actualite-372579-barentin-au-4e-salon-du-livre-une-invitee-d-honneur


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