Pris dans un étau de crises internes et d’isolement international, le régime iranien tente de manipuler l’Europe avec un discours creux et cynique. Il est temps de lui opposer une réponse ferme, cohérente et fondée sur les principes.
[par Massoumeh Raouf, publié sur oeil-maisondesjournalistes le 03/06/2025]
Le dernier message du régime iranien à l’intention de l’Europe, déguisé en analyse géopolitique, trahit avant tout un désespoir profond. Derrière un ton faussement souverain, Téhéran lance un appel à l’aide déguisé. Son objectif ? Faire croire à une fracture stratégique entre les États-Unis et l’Europe pour tenter d’exploiter cette faille. Mais ce pari est aussi fragile que l’appareil d’État iranien lui-même.
L’économie du pays est à genoux, rongée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption endémique. La récente explosion meurtrière à Bandar-Abbas est symptomatique de l’état de délabrement des infrastructures et de l’impunité des responsables.
À cela s’ajoute un mécontentement populaire qui ne faiblit pas, porté par une jeunesse exaspérée par l’absence de liberté et d’avenir.
Sur le plan régional, le régime est en train de perdre sa position. La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, et la neutralisation de ses réseaux de milices – y compris le Hezbollah et les groupes pro-iraniens en Irak – ont considérablement affaibli les mollahs.
Même sur la scène diplomatique, l’Iran fait face à un isolement croissant, illustré par la possibilité évoquée par la France et d’autres États européens d’activer le mécanisme du snapback pour rétablir les sanctions de l’ONU. Le pouvoir iranien cherche à gagner du temps — et à diviser ses interlocuteurs occidentaux pour desserrer l’étau.