par Massoumeh Raouf, publié sur oeil-maisondesjournalistes.fr le 20/06/2025
Lors d’une conférence de presse tenue aux côtés de plusieurs eurodéputés, Maryam Radjavi a souligné que cette résistance ne cherche ni argent, ni armes, mais la reconnaissance officielle d’un droit légitime : celui d’un peuple à se libérer de la dictature. « Nous avons déclaré ici même, il y a plus de vingt ans, que la solution n’est ni la complaisance ni la guerre, mais une troisième voie : un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance organisée. Aujourd’hui, cette vérité s’impose. »
Khamenei accusé de sacrifier son peuple
Maryam Radjavi a accusé le guide suprême, Ali Khamenei, de vouloir « plonger le peuple iranien dans la guerre et l’insécurité pour sauver un régime défaillant« . Selon elle, « par peur de la chute, il refuse de céder. Il ne boira pas la coupe du poison, mais il sacrifie le peuple. » Elle a ajouté que « chaque jour qui passe sous ce régime est une menace directe contre la paix et la stabilité dans la région ».
Elle a rappelé que le véritable conflit en Iran est « depuis le 20 juin 1981, est celle du peuple iranien contre le fascisme religieux ».
Ni chah, ni mollahs : une alternative démocratique
« Une vipère ne donne pas naissance à une colombe« , a-t-elle lancé, rejetant toute illusion de réforme du régime. Pour Maryam Radjavi, les dictatures se transmettent parfois sous d’autres formes : « Ce régime ne peut être remplacé par un roi nommé par l’Angleterre comme il y a cent an ou par un coup d’État soutenu par les États-Unis comme en 1953.«
Elle a affirmé que le Conseil national de la Résistance iranienne, fondé il y a 44 ans, est la seule option capable d’instaurer un régime démocratique dans le pays : « Nous luttons depuis 60 ans, d’abord contre la dictature du chah, puis contre celle des mollahs. Nous ne voulons ni l’un, ni l’autre.«
Une communauté internationale témoin, mais passive
Maryam Radjavi a vivement critiqué les gouvernements occidentaux pour leur inaction : « Plus de 1 350 prisonniers ont été exécutés depuis l’arrivée de Pezeshkian. Dans aucune autre nation on exécute autant par habitant. » a-t-elle affirmé.
Elle a accusé les grandes puissances de sacrifier les droits humains pour préserver leurs intérêts diplomatiques et économiques : « Le silence, les compromis et la diabolisation de la Résistance n’ont pas réduit le chantage, les prises d’otages ni les agressions. »
Un programme de transition déjà prêt
Maryam Radjavi a détaillé les étapes prévues pour l’après-régime : « Six mois après le renversement, une Assemblée constituante sera élue au suffrage universel, direct, égal et secret. Le gouvernement provisoire remettra alors le pouvoir.«
Elle a insisté sur les fondements du futur Iran : égalité entre les sexes, séparation de la religion et de l’État, indépendance judiciaire, respect des minorités ethniques, abolition de la peine de mort, et un Iran non nucléaire : « Notre programme, adopté et ratifié depuis quatre décennies, est le seul projet qui allie vision, expérience et légitimité populaire. »
Un message direct envoyé à l’Europe
Alors qu’elle s’adressait dans un premier temps aux nations occidentales, Maryam Radjavi appelle directement les États membres de l’Union Européenne à sortir de l’ambiguïté : « Il est temps de reconnaître la légitimité de la lutte du peuple iranien. » Elle exhorte les eurodéputés à appuyer officiellement la Résistance et à briser le silence face à la brutalité du pouvoir iranien.
Elle conclut son discours par une citation de Massoud Radjavi, l’ancien président du CNRI et mari : « Nous ne reviendrons pas au passé, nous ne resterons pas bloqués dans le présent. L’avenir se réalisera. Oui, un Iran libre et démocratique. »
Avant de terminer son discours, cette dernière : « Le principal enjeu en Iran aujourd’hui, c’est le changement de régime. Et ce changement viendra du peuple, ou ne viendra pas. »
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